Sensemaking et cast away
Le sensemaking est une composante majeure de la théorie de l’enactment, ou enaction présentée par Karl E. Weick. « Enact », préfixe du nom de sa théorie, se résume en fait à «mettre en acte» les activités au sein d’une organisation et d’un environnement. Karl E. Weick défend la thèse que les individus ont tous une responsabilité notable dans la création de l’environnement qui les entoure. Cette responsabilité est expérimentée par la création d’un sens qu’un groupe d’individus devra créer. Il s’agit donc de penser qu’un environnement ne défini pas lui-même sa signification. Cette dernière est plutôt créée à partir de l’interaction entre les individus, qui elle donne naissance au sens qui sera attribué à l’environnement ou organisation. La clé de la théorie de l’enactment existe en symbiose avec le principe d’interaction. Ce principe permet d’éliminer l’ambiguïté et l’incertitude, et en étant dépourvu de ces deux caractéristiques, une organisation peut obtenir un objectif commun plus rapidement.
L’environnement se voit donc transformé en un organisme en constante évolution, qui se défini à travers la signification que les membres qui l’habite construisent ensemble. Nicole Giroux explique la démarche paradoxale de Karl E Weick : « Sa quête [Weick]| est donc la compréhension du monde (Weickm,1993) qui peut être reformulée de la manière suivante pour tenir compte de ses travaux récents : Comment faire sens dans une situation donnée ou face à un évènement impromptu, déstabilisant » Évidemment, comme l’a remarqué Nicole Giroux, ce sens est souvent attribué postérieurement à l’action, et non à la réflexion. Cette réalité emmène une lacune au niveau des situations de crise, situations sur lesquelles Weick attribue une attention particulière. Dans une situation de crise, les référents sont moins nombreux et précis, ce qui positionne les individus dans un terrain inconnu, où l’improvisation et l'inattendu définissent un contexte où la