Ce roman est le plus riche et le plus complet de l’ensemble de l’Histoire des Treize. Le général de Montriveau est épris de la duchesse Antoinette de Langeais, une coquette qui se refuse à lui et qui disparaît. Aidé par les puissants Treize, sorte de franc-maçonnerie aux pouvoirs occultes comme Balzac aime à mettre en scène, il la poursuit jusqu’à un monastère espagnol où elle s’est réfugiée sous le nom de sœur Thérèse. Là, elle accepte de le recevoir en présence de la mère supérieure à qui elle fait croire que cet homme est son frère. Mais, au dernier moment, elle avoue sa faute en même temps que son amour longtemps caché pour Montriveau. Ce début amène un long retour en arrière, à l’époque où la duchesse menait le monde par le bout du nez, faisant ménage à part avec son mari et méprisant ses soupirants. L’esprit des Treize imprègne le roman, en particulier la scène de violence où l’on voit Montriveau, conseillé par Ronquerolle, menacer la duchesse de la marquer au front avec une croix de Lorraine rougie au feu.
Dédié à Franz Liszt, ce portrait d’une coquette représentative des nobles familles du faubourg Saint-Germain, qui tiennent leur fortune de leurs terres et qui vivent sur le mythe d’une naissance supérieure, fut inspiré à Balzac par la Duchesse de Castries avec laquelle il eut une aventure orageuse, et qui l'humilia sans jamais se donner à lui. Balzac en conçut d'abord une violente rancœur, puis les relations devinrent plus cordiale à la parution de La Duchesse de Langeais, dans laquelle la duchesse de Castries se reconnut en portrait à demi flatté.