Répondre à conrad
J’ai bien reçu ta lettre hier. Je te remercie pour ta franchise mais je ne comprends toujours pas comment tu as pu agir ainsi après une année passée au rythme de nos sorties, de nos discussions, de nos plaisanteries ! Je suis stupéfait, peiné, en colère. Mais comment as-tu pu faire ça, toi, mon ami, mon frère ?
J’avais tellement confiance en toi, j’étais persuadé que tu resterais à mes côtés quoi qu’il arrive, que tu me soutiendrais dans le malheur, comme je l’aurais fait pour toi, comme je le ferais encore si tu me le demandais.
Malgré tout, je m’y attendais depuis le jour de l’opéra, même avant, peut-être. Et tout en sachant que ça allait un jour finir par arriver, je pensais que toi, tu resterais toujours avec moi, comme un ami, quoi que disent tes parents. Tu m’as trahi !
Sache néanmoins que je suis prêt à te pardonner, ce n’est pas entièrement de ta faute, tu baignes dans la politique de celui que tu appelles le sauveur, et je sais combien il est difficile de contredire ses parents… Mais quand même !
Ouvre les yeux, Conrad. Regarde bien en face l’homme que tu admires tant ! Un tyran, oui ! Il oblige des Allemands, de vrais patriotes, juifs, certes, à se cacher, à quitter leur pays qu’ils aiment tant pour être en sécurité… Mais comment peut-il ? Cet homme va détruire le monde, Conrad, je le sais.
Mes parents savent très bien qu’ils ne sont pas en sécurité à Stuttgart, mais ils ne veulent pas quitter l’Allemagne car ils aiment le pays, Conrad. Ce que tu pourras dire ou faire n’y changera rien. Mais comment peux-tu être aussi naïf ? Un petit homme arrogant te dit qu’il va sauver le monde et tu y crois sans te poser de questions ! Franchement tu me déçois.
Je ne te forcerai pas à changer d’avis. Sache toutefois que je n’ai rien de plus à te dire. Tu as fait ton choix, moi j’ai fait le mien. Mes parents ne te parlerons pas de moi. Ce sera comme si je n’avais jamais exister pour toi sauf, bien sûr, si tu tr décides à ouvrir les yeux. Tu n’es pas