Rédaction francais
C'était un jour sombre et gris où le vent soufflait. C'était d’ailleurs les jours comme ceux-là qui rendaient maître Chiquet de mauvaise humeur. En fait, maître Chiquet était toujours de mauvaise humeur. D’ailleurs on pouvait la comparer à la météo de ce jour: sombre et grise. Maître Chiquet commença sa journée comme les autres. Il se rendait d'abord dans l'immense salle à manger où se trouvait une table d'au moins cinq mètres de long. Il était le seul assis à cette table. Un petit déjeuner consistant et le journal quotidien plié avec une exactitude remarquable se trouvait devant lui. Tout était parfait, mais pas pour maître Chiquet:
- Allons, c'est une blague, vous ne pensez tout de même pas que je vais étaler ma confiture et manger mon pot de yaourt avec la même cuillère !? Lança-t-il avec colère.
Dans la seconde qui suivit, l'homme se tenant là, sortit de la pièce pour y rentrer à nouveau, aussi vite, avec la petite cuillère. Il la posa sans un mot ni sans attendre aucunes formulations de politesse de la part de maître Chiquet. C'était normal, un jour comme les autres.
Une fois le creux matinal de son estomac comblé, Chiquet se postait là où il passait les deux tiers de sa journée : devant la fenêtre du salon. De là, il avait une vue qui couvrait la quasi-totalité de sa ferme. Ainsi il pouvait surveiller ses employés tout en restant assis dans son fauteuil, réchauffé par un feu de bois. Tout était calme. Soudain un petit groupe de poules noires s'agita.
- Qu'est-ce que c'est ? demanda Chiquet.
- Je ne vois pas très bien, mais il me semble que c'est l'infirme monsieur.
- Encore ce pouilleux ? Eh bien, qu'attendez-vous pour aller le neutraliser ?
Aussitôt l'homme se retrouva dehors, suivi de près par Chiquet furieux. Le premier homme poussa le boiteux qui s'était, à priori, redressé afin de ramasser la poule gisante. Le chasseur et ses tuteurs tombèrent violement, face contre terre. Chiquet frappa. Frappa encore et encore. Mais très