Frissons et vieilles breloques

Par une froide et classique journée de décembre s’achevait la dernière heure de cours de Rose. Exaltée par la nouvelle que leur avait annoncée son professeur principal, elle se dépêcha de rentrer chez elle afin d’en faire part à toute sa famille. Elle habitait un modeste appartement, du XVIIIe arrondissement de Paris, à deux pas de son collège, avec ses parents et sa grand-mère. Sur le chemin du retour elle chantonnait, sous le regard amusé des passants qui la croisaient. Un voyage, en Amazonie ! C’était grandiose ! Toute à ses pensées, elle ne fit pas attention à l’étrange bonhomme qui la fixait de ses petits yeux maléfiques et sournois jusqu’à ce qu’il la bouscule. Surprise, elle sursauta, puis fut prise de panique lorsque son regard croisa celui du mystérieux inconnu. Bien que plus petit qu’elle, une assurance étonnante et inquiétante se dégageait de ce personnage. Elle secoua vivement la tête afin de se débarrasser de ces pensées désagréables et continua son chemin jusqu’à son domicile. La maison était vide, déçue elle alla dans la salle de bain se débarbouiller, et remarqua avec stupeur que son merveilleux bracelet à breloques, celui que son arrière grand-mère lui avait offert lors de sa naissance, celui dont elle ne se séparait jamais, n’était plus accroché à son poignet. Elle fouilla méticuleusement chaque pièce de sa demeure mais en vain, l’objet restait introuvable. Elle erra dans l’appartement puis s’arrêta dans sa chambre, elle se mit à sangloter, puis se contempla dans le vieux miroir suspendu au dessus de son bureau. Soudainement, celui-ci se mit à se balancer de gauche à droite, le miroir se troublant laissant apparaître un visage familier à Rose, mais qu’elle n’identifia pas tout de suite, tant l’expression torturée de ce visage lui inspira une peur panique. Elle mit instinctivement les mains devant ses yeux et quand elle les enleva tout semblait normal. Elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait, des