Rabelais
Ses œuvres, comme Pantagruel (1532) et Gargantua (1534), qui tiennent à la fois du conte avec leurs personnages de géants, de la parodie héroï-comique de l'épopée et du roman de chevalerie mais qui préfigurent aussi le roman réaliste et satirique, sont considérées comme une des premières formes du roman moderne.
Admirateur d'Érasme, maniant la parodie et la satire, Rabelais lutte en faveur de la tolérance, de la paix et du retour aux valeurs antiques, par-delà ces « ténèbres gothiques » qui caractérisent selon lui le Moyen Âge. Rabelais s'en prend aux abus des princes et des hommes d'Église, et leur oppose la culture populaire, paillarde, « rigolarde », faite de vin et de jeux, pétrie d'une morale chrétienne légère, loin des lourdeurs ecclésiastiques.
Ses critiques à l'encontre des théologiens de la Sorbonne et ses expressions crues, parfois obscènes, lui valent la mise à l'Index Librorum Prohibitorum2, quoique cette censure n'intervienne qu'en 1544, lors même que les premiers romans de Rabelais ont été publiés en 1532 et 15353. Il partage avec le protestantisme la critique de la scolastique4 et du monachisme5, mais le réformateur religieux Jean Calvin s'en prend à lui de manière très virulente, l'associant aux libertins et aux « pourceaux