Qu’est-ce qu’est un marché de droits à polluer ?
Premièrement, édicter une norme mondiale, une règle qui impose aux pays de réduire leurs émissions. Le problème de cette règle est son caractère univoque, tous les pays doivent l’appliquer. Or certains pays pourraient réduire leur pollution de plus de 5% ; cette règle ne les incite pas à le faire. Et certains pays (les pays en développement) ont besoin pour leur croissance de voir leurs émissions de CO2 augmenter : ces pays ne sont pas incités à adopter la règle et à l’accepter, puisqu’elle les condamne à rester sous-développés.
Deuxièmement, créer une taxe mondiale sur le CO2. Cette taxe accroît les incitations à dépolluer : les pays qui peuvent réduire plus leur pollution sont incités à le faire pour réduire leurs taxes, et les pays en développement peuvent alors choisir leur niveau optimal de pollution : celui tel que le gain de pollution (mesuré par le développement du pays) soit égal à son coût (l’impôt sur le CO2). Mais cette solution pose des problèmes : premièrement, qui doit collecter la taxe ? la constitution d’un tel organisme mondial n’est pas facile. Et surtout, comment calculer le montant optimal de taxe ? Si l’objectif raisonnable est de réduire la pollution de 5%, il existe effectivement un niveau de taxe permettant d’atteindre un tel résultat. Mais ce montant de taxe est inconnu a priori. Et si on pose une taxe trop élevée, on réduit les opportunités de développement des pays pauvres. Si la taxe est trop faible, la pollution sera forte.
D’où une troisième solution, qui vise à cumuler les avantages des deux systèmes précédents. Il consiste en fixer un quota d’émission par pays, et faire en sorte que ce quota soit négociable, c’est à