Quels sont les enjeux economiques et sociaux de la merchandisation de son image personelle ?
Qui aurait pu prédire que la somme des informations personnelles de chacun pèserait un jour un marché de plusieurs milliards de dollars ?
Le succès que remporte ce nouveau type de commerce, qui consiste à valoriser et à échanger via internet des données personnelles de membres de réseaux sociaux, provoque à la fois engouements et inquiétudes.
Comment expliquer la formidable expansion de ce secteur ? A quels besoins répond-elle ? Est-elle toujours légitime d’un point de vue moral ou éthique ?
Si l’intérêt lucratif est ici clairement identifiable, sa légitimité morale est néanmoins plus contestable.
Le marché des informations personnelles : un commerce à forte rentabilité qui prend vie sur la toile…
Les Web 2.0 et 3.0 sont les innovations à l’origine de cette expansion. Ils incarnent une rupture avec l’internet traditionnel puisqu’ils permettent aux internautes d’être acteur de leur « cyber-vie ». Le but de cette opération est clairement affiché ; exploiter les informations à travers un pilote de ciblage commerciale (web 3.0).
Cette ruse mercatique qui invite l’internaute à se livrer davantage sur un plan intime afin d’en exploiter le contenu, est l’essence même de ce nouveau marché. Ces informations personnelles sont majoritairement récoltées par les réseaux sociaux comme Facebook, Twitter, Meetic, etc. qui compte des dizaines de millions de membres à travers le monde, puis sont revendues à prix d’or à des publicitaires (régies ou autres).
Les recettes engendrées sont colossales ; Twitter à lui seul enregistre 820 millions de dollars de recettes publicitaires.
Par ailleurs, les taux de croissance extraordinaires enregistrés par ces réseaux sociaux (+270% de visiteurs en un an pour Facebook) ne font qu’exacerber leur attractivité, tant pour les internautes que pour les grands groupes internationaux, comme en témoignent les récentes prises de