Pourquoi sommes-nous là ?
La question du pourquoi de l’Être-là revient à rechercher dans le Dasein d’Heidegger
(être-là) les caractéristiques de toute vraie quête de la vérité en tant qu’interrogation sur l’être. Heidegger affirme que la question de l’être ne peut être posée que par un et un seul étant, l’homme ou Dasein. Or, l’être de cet étant, son essence, c’est l’existence. Il n’y a que l’homme qui existe car exister (Heidegger prend le mot au sens littéral, comme extase, sortie hors de soi) c’est « ouvrir » un monde, l’habiter (et non simplement être dans ce monde comme un objet dans une boîte) celui-ci étant l’horizon de ses projets. Selon
Schopenhauer, pour qui la question de l’existence serait inhérente à l’être humain, « Qui ne s’interroge pas est une bête, car le souci consécutif de toute vie humaine est celui de son sens. »
Il semble donc que c’est à partir du moment où la question de l’existence se « réduit » à celle de l’existence de l’homme qu’elle acquière une nouvelle formulation et qu’elle devient inséparable d’une question plus spécifique : « l’existence a-t-elle un sens ? ». Évoquer le sens de l’existence montre que, pour l’homme, il n’est jamais suffisant de combler ses besoins vitaux, de vivre au sens seulement biologique. L’homme est bien un être naturel mais il est en même temps plus que cela : il est, mais il a aussi conscience d’être. L’homme se rapporte à des fins, des objectifs, des buts. Il est lié à des projets. En d’autres termes, quel est le but de l’homme ?
I : Pour s’interroger sur le sens de l’existence, les hommes ont dû prendre conscience de leur propre existence.
Ainsi l’existence est indissociable de la conscience humaine. C’est parce que l’homme est conscient de sa propre personne, et qu’il est capable de « se détacher » de lui-même pour se considérer qu’il peut entrevoir le concept d’existence. Descartes inventa le fameux
« cogito ergo sum », qui en latin signifie, « je pense donc je suis ». Je peux