Planification familiale
Un Programme de RAND pour la Dissémination des Résultats de la Recherche Appliquée
La Planification familiale dans les Pays en Développement
Une Réussite à Parachever
Julie DaVanzo, David M. Adamson
Traduit de l ’Anglais par Parfait Eloundou-Enyegue
Des commentaires parus récemment dans plusieurs publications américaines de renom ont décrété la fin de l’explosion démographique, affirmant que la croissance démographique mondiale n’était plus désormais un sujet de préoccupation majeur. Selon l’un de ces commentaires, l’on serait passé “d’une explosion à une implosion démographique”.2 Pour appuyer cette thèse, l’on invoque souvent la baisse du taux de fécondité (le nombre moyen de naissances par femme) observée au niveau mondial. En effet, ce taux est passé d’environ six en 1950 à près de trois en 1998. Même au sein des pays en développement, la fécondité est passée de 6,1 au début des années 1960 à 3,3 en 1998, l’Asie de l’Est et l’Amérique latine enregistrant les baisses les plus remarquables (de 5,9 à 1,8 et de 6 à 3, respectivement).3 Selon les projections des Nations Unies, la population mondiale pourrait commencer à baisser dans une cinquantaine d’années. Face à ce déclin, peut-on encore justifier l’aide apportée par les pays donateurs aux programmes de population, notamment en matière de planification familiale? Après tout, au vu de telles tendances, la mission des programmes de planification familiale n’est-elle pas bel et bien terminée? Une telle conclusion serait prématurée. La population mondiale continue de croître. Bien que le taux de croissance ait baissé depuis les années 1960, la croissance annuelle en termes absolus reste d’environ 80 millions d’âmes, soit l’équivalent de la population entière d’un pays comme l’Allemagne. De surcroît, l’essentiel de cette croissance est concentré dans les pays en développement (Figure 1) dont beaucoup connaissent encore des taux de fécondité élevés. Cette forte natalité grève