plan analyse littéraire
(scène 2, acte I)
Intention de l’auteur :
Molière veut dénoncer l’hypocrisie de Tartuffe en insistant sur le fait que ce personnage manipulateur n’a de pouvoir que parce que d’autres sont ses dupes, ses pigeons, ses dindons. Ce faisant, Molière fait voir l’inconscience d’Orgon, complètement obnubilé par son directeur de conscience. Enfin, Molière valorise la lucidité de Dorine en servante délurée et vive.
Plan :
1. Dans cette scène, Dorine critique le manque de jugement d’Orgon, le chef de la famille, en faisant valoir qu’il se soumet aveuglément aux avis de Tartuffe.
1.1 Ainsi, elle dénonce la bêtise extrême qui s’est emparée d’Orgon, empêchant tout recul du chef de la famille face au directeur de conscience.
Preuve :
«Nos troubles l’avaient mis sur le pied d’homme sage,
Et pour servir son prince il montra du courage;
Mais il est devenu comme un homme hébété,
Depuis que de Tartuffe on le voit entêté [.]» (v. 181-184)
Comparaison et antithèse entre le statut «d’homme sage» et «d’homme hébété». Orgon est sage lorsqu’il sert courageusement le roi alors qu’il devient stupide lorsqu’il approuve tout ce que Tartuffe fait ou dit sans évaluer la valeur des conseils de ce dernier. Manque de jugement critique donc.
1.2 De plus, Dorine se montre exaspérée par l’affection démesurée que porte son maître à Tartuffe, et ce, aux dépens de la famille.
Preuve : «Il l’appelle son frère, et l’aime dans son âme/Cent fois plus qu’il ne fait mère, fils, fille et femme.» (v. 185-186)
Comparaison, hyperbole et allitération en «f». Le rapprochement entre l’amour fraternel qu’Orgon voue à Tartuffe et l’amour naturel dû aux membres de sa famille se fait au moyen d’une hyperbole qui exagère fortement la relation Orgon/Tartuffe. De plus, l’allitération, constituée de sons doux en «f», évoque subtilement les liens affectueux qui unissent une famille, insistant d’autant sur le caractère normal de cette