Philo corps
Le corps peut-il être sujet, puis-je le considérer comme un Je qui soit à l’origine de ses actes et qui possède la dimension réflexive propre la subjectivité ? Si je ne peux penser le corps comme sujet, puis-je pour autant penser un sujet qui se distingue du corps et qui en serait comme le propriétaire ? Il s’agit de tenter de comprendre la présence-distance du corps à la subjectivité, de penser le sujet de cette union que Descartes renvoyait au domaine du sentiment mais qu’il nous faut penser si l’on veut concevoir un seul et même sujet pour la science et pour la vie. I-Dire que « je suis mon corps », c’est supposer une identité immédiate du corps au statut de sujet. Le sujet est ce qui est à l’origine de l’action, ce qui en est la cause première et unique. Etre sujet c’est se poser comme origine d’une action et non simplement comme un maillon dans l’enchaînement des causes et des effets. C’est pourquoi le sujet est aussi un être doté de conscience de soi : il peut se saisir lui-même dans sa totalité comme origine de ses actes : il n’est pas simplement le lieu où des actes se produisent parce qu’à travers lui passent un enchaînement de causes et d’effets. L’identité à soi du corps peut-elle être l’identité à soi du sujet. Le sujet peut-il s’identifier au corps ? Le corps peut-il être sujet et ce corps sujet est-il mien ?
1°/ Comment attribuer le statut de sujet au corps puisque le corps est d’abord un objet pris dans l’enchaînement des causes et des effets ? Il faut supposer la possibilité d’une origine dans le corps en même temps que la possibilité d’une réflexivité. La subjectivité et la réflexivité peuvent-elles émerger de la matérialité du corps ? Dans la pensée épicurienne, l’esprit est une forme d’arrangement de la matière : l’anima est diffuse dans tout le corps, l’animus, siège de la décision et de la volonté, qui est le propre de l’homme est lui aussi fait d’atomes. S’il y a une capacité de décision libre c’est