Nadja et la farce de breton
Vous interrogez Nadja et mettrez en évidence les procédés littéraires suggérés par Abély afin de déterminer si effectivement Breton se paye la tête du lecteur.
Introduction :
Le surréalisme se présente d’abord comme une entreprise de libération de l’esprit à l’égard de tout ce qui peut le contraindre, qu’il s’agisse des normes morales, des exigences de la raison, des déterminations économiques et de toute forme de répression, politique ou sociale. Nadja reprend les grands principes surréalistes L’ouvrage est aussi un document sur la vie surréaliste, dont témoignent le journal, les photographies ou les dessins de Nadja. Dr. Abély affirme que : « le surréalisme y Nadja fleurit avec sa volontaire incohérence, ses chapitres habilement décousus, cet art délicat qui consiste à se payer la tête du lecteur. » Faut-il lui donner raison ? Comment Nadja incarne-t-il le surréalisme ?
Développement : Le surréalisme y Nadja fleurit avec sa volontaire incohérence, ses chapitres habilement décousus
Tout d’abord, l’application du surréalisme au récit apparaît dans la construction de l’œuvre ; elle est marquée par la discontinuité. Celle-ci est perceptible à un premier niveau, celui de la typographie, mais elle est surtout narrative : on passe d’un épisode à l’autre sans transition ; au sein d’une même séquence, il manque souvent un enchaînement qui permettrait d’éclairer complètement les faits. Par exemple, le journal s’interrompt brusquement et de façon inattendue sur une vision de Nadja. Cet arrêt brusque est marqué par une ligne de points. Ensuite, Breton reprend la parole mais sur le mode de la réflexion et sur une interrogation un peu énigmatique : « se peut-il qu’ici cette poursuite éperdue prenne fin » (p.109). De plus, Breton refuse de relier les événements entre eux selon une causalité abstraite et