Mullholand drive
Enfin, Mulholland drive est bien entendu un rêve, et bien entendu il fonctionne comme un film à clés, mais le rêve n’est pas le véritable sujet du film.
Le rêve n’est qu’un moyen - particulièrement bien approprié - de parler d’autre chose.
La réalité, c’est ce qu’il se passe dans les trente dernières minutes après le réveil de la blonde. Elle s’appelle Diane Selwyn et son histoire, elle la raconte à la mère du cinéaste Adam lors du dîner de gala dans la luxueuse villa de ce dernier. Elle vient de Deep River, Ontario. Elle a gagné un concours de danse qui la confirmé dans son envie de devenir comédienne. Un petit héritage qu’elle a fait à la mort de sa tante Ruth lui a permis de s’établir à Hollywood.
Mulholland drive est en réalité un film sur l’amour et la haine et sur le deuil, mais aussi un hommage aux victimes d’Hollywood, une réflexion sur la puissance du cinéma de son influence sur la vie, et même ou plus largement sur “ l’usine à rêves ” qu’est Hollywood.
Tout cela, à travers une histoire : l’histoire de Diane Selwyn et Camilla Rhodes, victimes d’Hollywood.
Pour dire les choses d’une manière plus précise : Mulholland drive est une histoire de revanche et de vengeance.
L’histoire d’une même femme qui, sous deux identités, l’une réelle, l’autre rêvée, se venge deux fois.
Diane Selwyn se venge tout d’abord du mal que lui a fait Camilla Rhodes, la femme qu’elle aime, en la faisant assassiner ; puis, une fois cette première vengeance accomplie, elle se rend compte que ce n’est finalement pas de cette femme qu’il fallait se venger, mais de tous les autres : d’un homme - et au-delà de cet homme, d’un système - qui lui a volé l’objet de son désir.
Cette seconde vengeance, c’est par le rêve qu’elle l’accomplit, celui-ci assurant, selon le mot de Freud, “ la revanche du principe de plaisir sur le principe de réalité ”.
Revanche de l’actrice de second rang sur la STAR
Revanche des