Mondialisation
L’expansion du commerce international est soutenue par les innovations dans le domaine des transports, en particulier des transports maritimes. Il s’agit du développement des chemins de fer, mais surtout de l’abaissement des coûts de transport maritime : d’après Paul Bairoch, le coût moyen de transport (assurance et frais annexes compris) en pourcentage de la valeur des importations (CAF) passe d’entre 17 à 20% en 1830 à environ 8% en 1910[22]. Cette tendance est permise par le développement progressif de la machine à vapeur (le tonnage de la flotte à vapeur du Royaume-Uni ne dépasse celui des navires à voile qu’en 1883[23]) et la réalisation de grands canaux : le canal de Suez, inauguré en 1869, réduit de 40% la distance entre Londres et Bombay. Dans le transport maritime, la baisse des coûts atteindrait 70% entre 1840 et 1910[24].
Cette tendance s’ajoute à la signature de traités de libre-échange bilatéraux (qui se révèlent multilatéraux du fait de la clause de la nation la plus favorisée) qui suivent en Europe le traité franco-britannique de 1860. Seuls les États-Unis, suite à la victoire du Nord dans la Guerre de Sécession, renforcent leur politique protectionniste.
Finalement les échanges croissent beaucoup plus vite que la production, et atteignent, relativement au niveau de la production, des niveaux qui ne seront pas égalés avant longtemps. Ainsi, alors qu’il était d’environ 7,5% vers 1850, le taux d'ouverture à l’exportation (i.e. le