Mondialisation
Tout le monde parle aujourd'hui de la mondialisation, phénomène majeur de notre temps auquel on donne d'autant plus d'importance qu'on le regarde généralement comme fatal. Ce phénomène semble en effet s'imposer comme un mouvement de transformation du monde sur lequel personne n'a plus de prise. Une lame de fond en quelque sorte, irréversible à l'horizon d'au moins plusieurs générations. Les Anglo-Saxons préfèrent, eux, parler de « globalisation ». Et il n'est pas sans intérêt de savoir que cette notion de globalisation a été mise en circulation outre-Atlantique par des stratèges en marketing de masse qui, à partir des années quatre-vingt, ont commencé à parler de « produit global » ou de « communication globale », faisant ainsi allusion au principe selon lequel une même marchandise doit, grâce à une même publicité, atteindre le plus vite possible le plus grand nombre de clients potentiels possibles, non pas en s'adaptant aux différentes cultures, mais en véhiculant une culture globale.
Mais que faut-il entendre par « mondialisation » ? En dépit du grand nombre d'ouvrages parus récemment sur ce sujet1, la notion reste confuse. Pour les uns, la mondialisation est avant tout un phénomène de dépassement de l'Etat- nation. Pour d'autres, elle définit un nouveau type d'opposition entre le capital et le travail induit par la financiarisation du capital, ou bien encore exprime un nouveau clivage entre le travail qualifié et le travail non qualifié. Certains y voient l'irruption dans le commerce mondial de nouveaux acteurs venus du Sud, en même temps que la stratégie de globalisation des firmes multinationales, d'autres mettent l'accent sur l'élargissement des échanges dû à l'intégration des services dans le commerce mondial, mais aussi sur la grande mutation ouverte par la révolution informationnelle. Qu'en est-il exactement ?
Je pense qu'il faut d'abord distinguer, d'un côté, la mondialisation culturelle et, de l'autre la mondialisation économique et