Mon meilleur ami Le protagoniste est un garçon sensible et introverti qui raconte ses expériences quotidiennes. Bertuccio était mon meilleur ami. Cela sonne comme un non-sens, mais je jure qu’à dix ans Bertuccio lisait le Becket d’Anouilh et disait qu’il voulait écrire des pièces de théâtre. Moi j’ai lu Hamlet pour ne pas être en reste et parce que le livre était à la maison et pas Becket et bien que je n’ai rien compris, j’ai écris une adaptation que je pensais jouer avec mes compagnons dans ce creux entre la cuisine et la cour qui pouvait passer pour une scène si maman faisait fonctionner la machine à laver. Mais moi je le faisais parce que je voulais paraître plus grand, Bertuccio le faisait parce qu’il voulait être artiste. Bertuccio avait lu qu’un artiste questionne la société et depuis il questionnait tout, jusqu’au prix de l’autobus scolaire et la logique d’utiliser une blouse blanche le matin et grise le soir et la véracité de l’histoire de French, Beruti et les cocardes. […] Bertuccio me faisait honte toutes les deux minutes. Une fois nous avons été au cinéma voir Opération Or, qui était interdit aux moins de quatorze ans, et ils nous ont demandé nos papiers au guichet. Bertuccio a dit qu’il était plus petit mais qu’il avait lu le roman et qu’il n’y avait découvert aucun inconvénient ou indécence, et il a dit aussi que personne n’avait le droit de le juger trop immature pour assister à un spectacle, et quand l’homme de la billetterie a voulu y mettre son grain de sel, je lui crachai que lui, mon cher monsieur, avait déjà lu Becket et L’Exorciste et l’Amant de Lady Chatterley, (certaines parties, au moins) et que ça c’était plus que beaucoup d’adultes pouvaient dire. N’est-ce pas la vérité que je dis? Dans de telles circonstances, je trouvais les solutions. Quand Bertuccio s’e fatigué de discuter et le guichetier de le supporter, nous sommes monté au premier étage par l’escalier de marbre du Rivera Indarte et nous nous sommes cachés