Manouchian
Bien que principalement connu pour son rôle dans la Résistance, en particulier à cause de « l'Affiche rouge », il était avant tout un intellectuel et un poète[1].
Le réfugié : de la Turquie à la Syrie (1906-1925)[modifier]Missak Manouchian est né dans une famille de paysans arméniens dans la ville turque d'Adıyaman (ancienne capitale de la Commagène). Enfant, il perd son père lors du génocide arménien de 1915, et sa mère meurt quelque temps après, victime de la famine qui s'ensuivit. Lui-même est sauvé en étant recueilli par une famille kurde (ainsi que son frère Karabet[2]). À la fin de la guerre, il est pris en charge par la communauté arménienne et transféré avec son frère dans un orphelinat de Jounieh en Syrie, passée sous contrôle français en 1918 (mandat de la SDN à partir de 1920). Là il est formé au métier de menuisier et est initié par un de ses maîtres d'école aux lettres arméniennes[3].
L'immigré arménien en France (1925-1934)[modifier]En 1925, Missak et Karabet débarquent à Marseille, sans doute grâce à un réseau d'immigration clandestine. Missak exerce le métier de menuisier, notamment à La Seyne. Puis les deux frères décident d'aller à Paris. Karabet étant tombé malade, Missak se fait embaucher comme tourneur aux usines Citroën, afin de subvenir à leurs besoins. Karabet décède cependant en 1927. Missak est licencié au moment de la grande crise économique du début des années 1930.
Il gagne alors sa vie grâce à des travaux irréguliers : en particulier, il pose pour des sculpteurs. Mais il s'intéresse alors surtout à la littérature et écrit des