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Parce qu'elle relève d'enjeux considérables, d'ordre sécuritaire, éthique, économique ou stratégique, la médiatisation des conflits soulève de nombreux questionnements. Actuellement, les sciences de la communication et les praticiens mettent un point d'honneur à différencier la propagande de l'information. Et pourtant, la question demeure: Quel rôle les médias peuvent-ils ou doivent-ils jouer quand il s'agit de médiatiser une guerre? Doivent-ils jouer la fonction de relais des armées officielles, d'information sur le déroulement des opérations militaires et se cantonner à cela? Peuvent-ils jouer le rôle de critique, sachant que cette dernière est souvent perçue comme une réelle trahison à l'effort national de guerre? Sont-ils encore en mesure d'expliquer la complexité relative à chaque conflit? Suite aux critiques concernant la médiatisation de la guerre du Vietnam et de la Guerre du Golfe notamment1, des questions plus larges sont ouvertes: Faut-il tout dire, tout montrer? Quel peut en être l'impact sur les soldats, les dirigeants, l'opinion publique? Nous tenterons d'appréhender ces questions en nous basant sur la thèse de Laurent Teisseire, dans un article paru en 2010 titré: « Place et rôle des médias dans les conflits armés »2. Nous analyserons donc les relations que peuvent entretenir les médias et les parties impliquées, tenterons de comprendre les spécificités de la médiatisation des conflits armés. Dans un même temps, il s'agira de confronter ces principes généraux à des exemples concrets, notamment à un reportage primé au Bayeux-Calvados. Nous exposerons ensuite quelques réflexions récentes relatives à la médiatisation des conflits armés. Enfin, nous ne saurions faire l'impasse sur les transformations actuelles, liées non seulement à l'évolution des conflits eux-mêmes, mais également à l'apparition d'Internet. Aussi nous intéresserons-nous tout particulièrement à