Management et pénibilité
Différentes pistes sont possibles pour expliquer cette notion de « souffrance au travail » et du malaise social qui l’entoure, notamment celles concernant le mode de management pratiqué par certaines entreprises. Ainsi, le management serait responsable (1) de cette souffrance au travail tout en étant lui-même victime (2) de dérives organisationnelles et conjoncturelles.
1. Un modèle managérial engagé dans un processus de « désociabilisation »
Gérard DERIOT voit dans l’évolution des méthodes de management, et la suppression du management intermédiaire, une explication à cette souffrance au travail, où il dénonce notamment une perte de sens du facteur travail pour des salariés qui ne comprennent plus les objectifs qui leur sont assignés.
Le management, introduit dans une logique de rationalisation de l’organisation du travail, n’a pas été créé pour assurer le bien-être des salariés mais bien pour surveiller leurs actes et contrôler leurs comportements dans un souci d’optimisation des performances de l'entreprise. Le manager de proximité peut-être ainsi perçu par les uns comme un référent et véritable relais de la Direction sur le terrain, et par les autres comme un électron libre dont la seule préoccupation est d’atteindre les objectifs fixés, peu importe la manière employée.
Dans le contexte actuel, les entreprises ont compris que pour accroître leur part de marché, elles devaient s’adapter et se remettre sans cesse en question pour progresser et devancer leurs concurrents directs, en s’appuyant principalement sur leur politique managériale.
Dans le best seller « L’entreprise en mouvement » , les deux auteurs listent dix clés pour réussir le changement et s’appuient sur la nécessité de mobiliser, communiquer, former et accompagner les collaborateurs dans leur adaptabilité et employabilité. Pour que cela soit efficace, les entreprises se sont notamment appuyées sur leurs managers, qui