mal de vivre
Tu veux pas en parler, y’a rien à dire, y’a tout à dire. Tu saurais pas ou commencer, mais si tu commençais, t’aurais jamais fini.
Tu veux pas que ça se sache. T’aurais droit à des regards d’incompréhension, de sympathie. T’aurais droit à des gestes pleins de bonne volonté qui feraient rien d’autre que d’te faire chier - d’essayer de te distraire de ta misère, de ton mal-être.
L’osti de sensation de marde de devoir faire semblant que ça va bien, quand ça va pas, que ça va mieux quand t’es encore à terre. Que non, ça a passé, je devais juste être SPM. J’étais stressé, t’sais la fin de session. J’hais ma job. Ma mère m’énerve. Que ça t’a fait du bien de sortir, de voir du monde. Criss.
Oui, j’ai une famille pi des amis qui m’aiment. J’ai 2 jambes qui fonctionnent. Un QI dans les 3 chiffres. Mon frigo est presque toujours plein. J’ai pas de raison. Ben non, j’le sais.
Y’a rien à comprendre.
T’as un problème de consommation.
Ouin pis? Ça te fait oublier ton problème constant et permanent, toujours fucking omniprésent. Ton problème avec toi-même, avec elle, avec lui, avec tout le monde, avec toute, tout le temps, pour rien.
Pour 10 ou 20$ j’suis pu moi, j’suis pu ici. Pis criss que t’es bien. Pis toute la marde qui en est pas vraiment, parce que dans le fond y’a rien qui va mal, à part toi, toute seule dans ta tête, en vaut la peine. Pour ces instants-là. Pour c’te feeling-là, la vie en vaut la peine.
Même pas besoin d’aller mal pour aller mieux quand t’es gelé.
T’es pas conne. Tu le sais que y’a moyen d’être bien sans. T’es bien à jeun aussi, mais tellement mieux gelée.