la fille du capitaine
Ouais et toi ?
Bah ouais :)
Tu fais quoi ?
Bah rien et toi ?
Pareil ; )
Ok :l est difficile, quand on lit Oberman, d'éviter ce thème de l'ennui, tant le narrateur y revient avec constance pendant des centaines de pages, et selon une tonalité reconnaissable, identique à elle-même du début à la fin du livre:
«Je me demande quelquefois où me conduira cette contrainte qui m'enchaîne à l'ennui, cette apathie d'où je ne puis jamais sortir; cet ordre de choses nul et insipide dont je ne saurais me débarrasser, où tout manque, diffère, s'éloigne; où toute probabilité s'évanouit; où l'effort est détourné; où tout changement avorte; où l'attente est toujours trompée, même celle d'un malheur du moins énergique; où l'on dirait qu'une volonté ennemie s'attache à me retenir dans un état de suspension et d'entraves, à me leurrer par des choses vagues et des espérances évasives, afin de consumer ma durée entière sans qu'elle ait rien atteint, rien produit, rien possédé.»[1]
Un ennui qui embrasse chez le héros la totalité de l'existence humaine, puisqu'il porte tout autant sur un passé désastreux que sur un avenir privé d'espoir:
«Je revois le triste souvenir des longues années perdues. J'observe comment cet avenir qui séduit toujours change et s'amoindrit en s'approchant. Frappé d'un souffle de mort à la lueur funèbre du présent, il se décolore dès l'instant où l'on veut jouir; et laissant derrière lui les séductions qui le masquaient et le prestige déjà vieilli, il passe seul, abandonné, traînant avec pesanteur son spectre épuisé et hideux, comme s'il insultait à la fatigue que donne le sentiment sinistre de sa chaîne éternelle: lorsque je pressens cet espace désenchanté où vont se traîner les restes de ma jeunesse et de ma vie; et que ma pensée cherche à suivre d'avance la pente uniforme où tout coule et se perd; que trouvez-vous que je puisse attendre à son terme, et qui pourrait me cacher l'abîme où tout cela va finir?» (O, p.182).
Si l'impression de