Les trente glorieuses
Introduction
En période de crise économique comme celle que nous traversons, la référence des 30 Glorieuses apparait comme un mythe, une période de prospérité désormais inaccessible. Cette expression est de Jean Fourastié et correspond aux années 1945/1975 dans les pays développés de l’OCDE, plus particulièrement l’Europe de l’Ouest.
Comment cette prospérité a-t-elle été possible, sur quoi s’est-elle fondée, et quelles ont été ses conséquences ? Nous analyserons dans une première partie ses causes, avant d’établir son bilan, dont l’impact a pu modeler le monde actuel.
Première partie : les causes des 30 Glorieuses
Les 30 Glorieuses débutent après la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945 par la reconstruction économique des pays dévastés par la guerre, se poursuivent selon le modèle d’un cercle vertueux de croissance, pour se heurter ensuite au premier choc pétrolier en 1973.
1) La rencontre d’une nécessité de reconstruire …
Au sortir de la seconde guerre mondiale, les infrastructures (routes, ponts, voies ferrées, installations portuaires…), les usines, les villes sont en grande partie détruits dans les pays qui ont connu des combats sur leur territoire. Tout est donc à reconstruire, et rapidement, pour pouvoir loger et approvisionner les populations sinistrées.
L’Europe se transforme en un immense chantier, financé en grande partie par le plan Marshall. Entre 1947 et 1951, les États-Unis consacrent plus de treize milliards de dollars, dont onze milliards en dons, à la reconstruction des pays de l’OECE (1). Les aides octroyées servaient à payer des importations en provenance des États-Unis. En échange, les pays européens s’engageaient à accorder à leurs agents économiques nationaux (entreprises ou administrations) des crédits destinés à des investissements d'un montant deux fois supérieur au crédit qu'ils avaient eux-mêmes reçu.
(1) : L’Organisation européenne de coopération