Les mains d'elsa
Louis Aragon, Le Fou d’Elsa Ce poème est écrit au nom d’une femme, par l'évocation de ses mains. Le poète évoque ici une personne de son domaine intime, la femme qu’il a aimée et avec qui il a vécu. Angoissé, il attribue à Elsa une fonction protectrice. Il la prie, la sollicite et l’implore, jusqu’à la transfigurer.
Le poète angoissé :
Le poète, seul, a des soucis, il a peur et il se sent en danger, d’où l’emploi du champ lexical de la peur et de l’angoisse (inquiétude, que je sois sauvé, peur, hâte, émoi, j’ai trahi, j’ai tressailli, ce qui me traverse, ce qui me bouleverse, ce qui m’envahit, ce qui me transperce, ce que j’ai trahi, j’ai tressailli)
Emoi (N)
Trouble causé par la crainte, l'inquiétude ; effervescence : La ville est en émoi.
Émotion vive causée par l'inquiétude, la douleur ou la joie, la sensualité, etc. : L'émoi du printemps.
Transpercer (v. tr)
Percer de part en part quelque chose ou quelqu'un : Transpercer son adversaire d'un coup d'épée.
Être très vif et atteindre profondément quelqu'un, en parlant d'une sensation, d'un sentiment : Cette joie qui nous transperçait.
Tressaillir (v. int)
Sursauter, avoir un brusque mouvement involontaire du corps, en particulier sous le coup de quelque émotion.
Cette peur, ce trouble psychologique sont engendrés par l’absence de la femme dont il réclame les mains. (« Donne-moi tes mains ») Le poète est dans la perplexité ; il exprime une sensation de bouleversement auquel il est lui-même incapable de trouver les mots pour la décrire. Sa confusion apparait dans le recours au procédé du l’oxymore « ce parler muet des sens animaux » qui s’oppose à son tour à l’idée du « profond langage », on comprend à peine que c’est une sensation de frémissement provoquée par l’amour, à laquelle il ne trouve de nom « ce frémir d’aimer qui n’a pas de mot ». Cette situation indéfinie, est métaphoriquement assimilée, à un reflet de visage au miroir, un reflet incomplet dont les traits sont