Les jours fragiles de besson
Arthur est de retour après des années d'exil en Afrique, là-bas en Abyssinie. Il revient à 35 ans, jeune vieillard, malade, amputé d'une jambe qui se gangrène. Il va vivre ses derniers jours auprès de sa sœur, Isabelle.
C'est avec le journal de cette dernière que nous suivons ces jours fragiles, cette longue et douloureuse agonie, les souvenirs du fugueur, du scandaleux frère, le poète : Arthur Rimbaud.
Les jours fragiles nous parlent aussi d'une famille. D'un poète épris de liberté et de soleil, de deux sœurs Vitalie décédées dont l'absence pèse encore, d'Isabelle, petite souris d'église, étouffée par la vie dans les Ardennes natales, de Frédéric, l'aîné banni par la mère parce qu'il s'est marié ailleurs. De cette mère au cœur sec, acharnée de travail, âpre au gain, handicapée des sentiments, toujours en muets conflits permanents avec le flamboyant rebelle.
Des portraits déchirants, fascinants. On comprend le besoin d'évasion du poète, de l'homme qui ne voulait pas être enseveli vivant. On comprend aussi tout ce qui sépare le frère et la sœur, les points d'achoppements : la religion, les mœurs, les aspirations profondes et tout ce qui les relient pourtant. Cette fraternité incontournable, l'amour d'Isabelle pour son frère, la conscience de son talent sans pour autant avoir jamais lu ses textes, son besoin de le protéger contre tous, contre lui. Elle sera la gardienne de sa mémoire. Isabelle nous parle de son frère. Elle nous parle aussi d'elle, de sa vie gâchée de façon lucide, pudique. Le contact avec ce volcanique frère n'est pas sans incidences. Isabelle éprouvera bien quelques