Les faits divers révèlent nos fantasmes et nos pulsions les plus profondes, une curiosité presque malsaine qui peut déranger, mais on peut se demander si tout cela est le propre de l’être humain ou bien sommes-nous influencés par cette « machine infernale » que sont les médias ? Que ce soit à travers les journaux, la télévision ou Internet, le fait divers est toujours mis en lumière, projeté sur la scène médiatique, tels de petits feuilletons télévisés qu’on attend chaque soir avec impatience. Pour cela, les journalistes savent comment nous tenir en haleine, ils deviennent alors des metteurs en scène qui tirent les ficelles pour faire jaillir en chacun de nous des émotions toutes plus fortes les unes que les autres. Les auteurs des crimes, les prédateurs deviennent alors des monstres dont les médias s’emparent pour créer des personnages, on peut penser à Francis Heaulmes qui est devenu « le routard du crime », Roland Cazeau surnommé « le Chat » ou encore Mamadou Traore, « le Tueur aux mains nus ». Ils deviennent donc de véritables personnages dont le surnom parle à tous, tel le héros d’un film ou d’une pièce de théâtre. Tout le déroulement du fait divers est orchestré par les médias, tantôt ils nous surprennent, tantôt nous terrifient ou nous intriguent à l’image d’un polar ou le suspense est si haletant qu’on ne peut plus lâcher le livre. Les mots ont aussi leur importance, comme dit Bourdieu ‘’ il faut des mots extraordinaires ‘’ car les mots créent des émotions, des peurs et surtouts des fantasmes. L’exemple de l’affaire Natascha Kampusch peut faire penser à une mise en scène médiatique car à chacune de ses interventions elle en dévoilait un peu plus sur son calvaire mais sans en dire trop, ce qui suscitait à chaque fois chez le téléspectateur une attente, une excitation à l’idée d’en savoir plus, d’avoir des détails, mais surtout une frustration face aux non-dits. Les médias ont donc l’art de susciter l’envie et la curiosité de vouloir