Lecture analytique phèdre jean racine 1677 acte i scène 3
Jean Racine, dramaturge de tragédies classiques du XVIIe siècle, écrit Phèdre en1677.
Cette pièce met en scène une jeune femme qui éprouve pour son beau-fils Hippolyte un amour impossible.
Dans l'extrait de l'acte I scène 3, Oenone tente d'arracher à Phèdre ses aveux afin de comprendre pourquoi elle souffre.
LECTURE
I - Le poids du crime 1 - La méprise
Tout d'abord, nous allons voir comment se présente la méprise dans le poids du crime.
L'aveu de Phèdre est difficile car il y a une ambiguïté du mot « crime » : lorsque Oenone emploie ce terme, au vers 2 et « funeste doute » au vers 27, elle pense que Phèdre a tué quelqu'un comme le montre le vers 3 : « Vos mains n'ont point trempé dans le sang innocent ? ».
En réalité pour Phèdre c'est son amour qui est criminel. On peut le remarquer aux vers 24 avec « mon crime », 25 avec « j'en mourrai plus coupable ». Elle essaie pourtant de le faire comprendre à Oenone aux vers 4-5 « Grâce au ciel, mes mains ne sont pas criminelles. / Plût aux Dieux que mon cœur fût innocent comme elles ! ».
Phèdre se présente comme une criminelle car elle est la fille de Pasiphaé, qu'elle cite au vers 33 « ma mère ». Elle et sa sœur Ariane paient pour le crime de leur mère, « Ô haine de Vénus ! Ô fatale colère ! » au vers 32 et « Puisque Vénus le veut » au vers 40.
2 - Les tentatives successives d'Oenone
Ensuite, nous allons montrer qu'Oenone tente plusieurs fois de résonner Phèdre pour qu'elle lui avoue ce qu'elle a fait.
La première tentative d'interrogation se présente aux vers 1 à 3 et 6 à 7. C'est un échec : Phèdre la rejette et cherche à couper court au dialogue comme le montre le vers 8 « Je t'en ai dit assez. Epargne-moi le reste. ». Elle le dit sur un ton autoritaire rendu par les phrases brèves et l'impératif.
Oenone continue quand même et tente une nouvelle fois. Elle cherche à éveiller la culpabilité de sa maîtresse en employant un registre pathétique avec