Lecture analytique de phedre acte i, scene 3
Acte I, scène 3 - Une scène d'aveu
Jean Racine - 1677
Introduction
Phèdre est la tragédie la plus connue de Jean Racine. Après l'avoir écrite, Racine devint historiographe du roi. Voilà six mois que Thésée a quitté Athènes dont il est le roi. Son fils Hippolyte est sur le point de partir à sa recherche et de fuir la jeune Aricie dont il s'est épris. Phèdre, seconde épouse de Thésée, languit, et accablée d'un mal mystérieux, dépérit, se laissant mourir de faim. Oenone, sa nourrice et confidente, tente de la ramener à la vie et de lui faire dire son secret. C'est de cela qu'il est question dans cet extrait.
Lecture
Annonce des axes
Etude
I- Un aveu dramatique
a) Le rôle d'Oenone
- Très grande intimité entre Phèdre et Oenone. Oenone est à genoux : « Par vos faibles genoux que je tiens embrassés » -> marque de respect.
- Pour obtenir l'aveu de Phèdre, Oenone utilise :
- l'affection : « Madame, au nom des pleurs que pour vous j'ai versés »
- le questionnement : « Que faites-vous, madame ? », « Aimez-vous ? »
- les ordres (injonctions) : « Délivrez mon esprit de ce funeste doute », « Oublions-les, madame ».
- les reproches : -par rapport à ce qu'elle a fait pour elle dans le passé : « au nom des pleurs que pour vous j'ai versés ». - par rapport à l'attente qu'elle lui inflige : « Par de vaines frayeurs cessez de m'offenser ».
- Finalement, Oenone endosse, prend sur elle une part de culpabilité de Phèdre : « C'est toi qui l'a nommé ! »
b) Le poids de la fatalité
Phèdre fait un retour sur le passé familial pour excuser sa propre faute : « Puisque Vénus le veut, de ce sang déplorable / Je péris » :
- cf. sa mère Pasiphaë v.249-250
- cf. sa soeur Ariane v.253-254
II- Un chant douloureux
a) Horreur et compassion
Horreur : « Tu vas ouïr le comble des horreurs », « A ce nom fatal, je tremble, je frissonne », « Contre moi-même enfin j'osai me révolter », « crime », « terreur » ->