Temoignage homi
Vers 8 ans j’ai osé en parler à ma meilleure amie et sa première (et seule) réaction, ça a été de me dire “Mais… T’as pas peur de l’être… toi aussi ?” La façon dont elle l’a dit ça m’a fait penser qu’en fait c’était un truc horrible et que c’était ma famille qui était bizarre, que c’était pas du tout normal. C’est sans doute cette peur de la réaction des gens qui fait que je n’en ai pas parlé avant un certain âge. Peur qu’on juge mes grands-mères, leurs trois enfants et toute ma famille. Même après avoir réalisé que ça n’avait rien d’horrible je l’ai gardé pour moi. Parce que même si nous on savait que c’était normal, beaucoup trouvaient encore ça monstrueux.
Paradoxalement, c’est quand je me suis retrouvée confrontée à cette homophobie pure et dure que j’ai décidé de sortir du placard de mes grands-mères. A la fin de mon exposé sur l’homoparentalité, en seconde, la classe est entrée dans un débat plus que virulent sur ce sujet, et je regrette encore de ne pas avoir eu le courage de me lever pour leur dire que oui, je savais