Le stress
1) Cannon et la notion d’homéostasie
Cannon (1871-1945) a débuté ses travaux sur la digestion chez l’animal. Il observe les mouvements en vague de l’estomac et remarque les variations de ceux-ci lorsque l’animal est en proie à certaines émotions telles que la peur ou la colère. Dans Bodily Changes in Pain, Hunger, Fear and Rage (1915) il montre qu’il existe certaines modifications du corps qui peuvent être assimilables à une réaction de fuite sous l’effet de la douleur, de la faim ou de la colére. L’ensemble de ces travaux montre que pour maintenir un équilibre intérieur stable (homéostasie), une série de mécanismes fonctionnels se déclenchent et se coordonnent. Leur but est d’absorber et de tolérer dans certaines limites les perturbations produites par des influences externes et internes. L’ensemble de ces réajustements est décrit sous le nom de Syndrome d’Urgence par Cannon.
Cette découverte montre que l’organisme vivant se mobilise pour préserver un certain état d’équilibre physiologique. Au-delà du contexte initial, Cannon pose plus généralement l’idée de stratégies d’ajustement à un contexte qui peut être défini comme stressant.
2) Le modèle biologique de Selye
Les travaux de ce physiologiste Canadien se situe dans la continuité de ceux de Cannon. Il s’intéresse lui aussi aux différents mécanismes de régulation qui existent lorsqu’un organisme doit faire face à une situation difficile. Alors qu’il travaillait sur l’étude des hormones stéroïdes sur des rats, il fut très vite intrigué par des réactions systématiques et non spécifiques de l’organisme face à des agents stresseurs. Indépendamment de la nature de l’événement, Selye est fasciné par la similitude des mécanismes mis en jeu. Qu’il s’agisse de choc septique, de choc hémorragique, de brûlures …etc, il constate un ensemble de manifestations équivalentes, à savoir une atrophie du thymus et des ganglions lymphatiques, des ulcérations gastriques et