Le silence ne dit-il rien ?
Nous ne savons plus au fond ce que représente la Parole, ni ce que signifie le silence. Pourtant, nous sentons aussi que nous avons besoin du silence. La Parole et le silence sont étroitement liés. N’est-ce pas parce qu’à sa manière le silence signifie à travers les mots autant que les mots signifient eux-mêmes ?
Ou bien, faut-il admettre que le silence est seulement une impuissance ou une impasse dont le langage nous libère. Le silence ne dit-il rien ?
A. Le mur du silence Il existe plusieurs formes de silence, mais le silence le plus incompréhensible, c'est assurément celui de l'incapacité de pouvoir communiquer. Nous sommes si familier avec le bruit des mots qu’il nous est difficile d’imaginer ce que nous deviendrions s’il n’y avait pas de mots, pas de sons, pas de capacité d’audition. En l’absence de l’ouïe, comment donc pourrions-nous manipuler des signes, comment pourrions-nous former une pensée ? Qu'est-ce que le silence de celui qui n'entend pas?
C’est le problème que nous posent les sourds-muets, eux qui vivent perpétuellement dans une des formes du silence, celui de l’absence de verbalisation auditive des mots. Pourtant ils parviennent à communiquer et à structurer une pensée dans un langage qui leur est propre. Quel est le silence que connaît au début le sourd-muet ? (texte)
Celui de l’impossibilité de communiquer, ce n’estpas l’absence de bruit en général. Il se sent au début comme privé du pouvoir de communiquer, parce que privé de parole et que l'accès à la parole est le mode le plus partagé de la communication. Arrêtons-nous sur le