Le portail du jugement dernier à autun
Gislebert, art Roman (X-XI e), 1120-1130.
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1) Type d’objet :
Le portail roman
Le portail roman est partagé par un pilier central, le trumeau (1), qui détermine deux entrées, et il est encadré par des piliers latéraux, appelés jambages ou piédroits (2).
Le tympan (3) est la surface en demi-cercle qui surmonte l’ouverture. La liaison entre ce demi-cercle et les supports (trumeau et jambages) se fait par une plinthe horizontale, le linteau ou architrave (4).
Les ébrasements (5) sont les parties sculptées qui flanquent l’entrée au niveau des jambages. Ils se poursuivent autour du tympan en formant des arcs concentriques, les voussures, ou archivoltes (6), qui reçoivent aussi une décoration en relief.
2) Description du dessin :
Introduction
Pièce maîtresse de la statuaire romane, le Jugement dernier du tympan d’Autun inscrit dans la pierre un poème halluciné sur la vie et la mort, sur la tendresse et l’angoisse, sur la société et sur Dieu.
Le christianisme est implanté depuis la fin du IIIe siècle à Autun. Mais c’est le culte des reliques de saint Lazare, vénéré ici à partir du Xe siècle comme le patron des lépreux, qui donne sa gloire à l’antique cité romaine. En 1120, l’importance du pèlerinage local permet de construire une nouvelle église ; elle est promue en 1195 au titre de cathédrale, et les habitants ont alors à cœur de la doter d’un décor sculpté digne de la prestigieuse tradition artistique de Cluny, la magnifique abbaye bénédictine toute proche.
Héritage et originalité
Le sculpteur Gislebert, auteur du tympan, bénéficie en effet amplement du savoir-faire des artistes de Cluny. Il reprend leur manière d’étirer les silhouettes, d’insuffler une vie intense aux scènes par la variété des mouvements, de souligner l’anatomie des corps par des vêtement ajustés, tout en exagérant la saillie des genoux et des coudes et en laissant bouillonner le bas des draperies.
L’œuvre qu’il réalise est