Séance 3 : Le point de vue du bourreau
Victor Hugo, Torquemada, 1882 (cf p.183/184)

Problématique : Comment, à travers ce monologue, Hugo dénonce-t-il la torture ?

Inquisition espagnole : juridiction ecclésiastique (église-institution) instaurée en Espagne en 1478 (via une bulle doc par lequel le pape pose un acte juridique important). Ou totalitarisme religieux.

Fanatique religieux : personne qui, au nom de la foi, est capable de n'importe quoi, pour la faire triompher.

I) TORQUEMADA

Torquemada (inspiré de la figure historique du moine dominicain Tomas de Torquemada (1420-1498) dont le nom est associé à l'Inquisition espagnole) est effrayant et semble fou. Figure étrange et puissante de fanatisme qui veut imposer sa religion par la terreur, en effet il est prisonnier d'un délire fanatique qui le mène à la démesure, il se substitue à Dieu. Dans ce monologue, Torquemada à différents destinataires : le roi et la reine (premièrement, au nv scénique et fictionnel) le spectateur (récepteur indirect de son discours, bien entendu) les suppliés (« mes bien aimés » v. 9)
Satan («Non, tu n'auras plus d'âmes !» v. 39)

II) Un monologue enthousiaste

Les gestes de Torquemada, indiqués par les didascalies, représente l'agitation du délire : se penchant vers le sol Torquemada croit pouvoir s'adresser à Satan, puis se redressant, il semble vouloir se tourner vers le ciel où les âmes suppliciés montent : «Allez, allez, allez !» v. 28 (jeu d'acteur : geste des mains poussant les âmes vers l'envol).

La ponctuation, les interjections, répétitions de mots... marquent l'enthousiasme du discours, montrent l'exaltation du prêtre : en effet le monologue de Torquemada est sans cesse ponctué de point d'exclamation et de modalités injonctives (par ex «Vous voilà délivrés ! Partez ! Fuyez là-haut !» v. 22, «Changez d'éternité !» v.41), d'interjections «Ah !» v. 9/11 et «Oh !» v. 19 et de répétitions immédiates du même mot «Allez, allez, allez !» v. 28,