Le langage
1) Le langage est-il suffisant pour exprimer ce que l’homme ressent ? Le langage a pour fonction l’expression de la pensée et la communication entre les hommes : communications et expressions mises en œuvre au moyen d’un système de signes. Les mots sont des signes linguistiques et sont composés d’un signifiant et d’un signifié. L’origine du langage est sans doute conventionnelle, c’est-à-dire issue d’un accord entre les hommes.
Le langage ne permet pas d’exprimer toute la réalité extérieure, les mots étant des outils trop généraux, n’exprime d’abord que la fonction des choses. Le langage pour Bergson adapté à la vie pratique ne permet pas de traduire le réel dans sa vérité. L’homme ne parvient pas à saisir la réalité entière. Il ne sait de la réalité que l’aspect utilitaire, conventionnel de celle-ci, véhiculé par le langage. Mais surtout, l’homme s’il essaie d’exprimer ce qu’il ressent, n’y parviendra pas à cause des mots qui sont des instruments trop généraux. Autrement dit, l’homme ne peut se connaître.
Seul l’artiste peut parvenir à exprimer ce qu’il ressent, donc la fonction de l’art est dévoiler la réalité, c’est-à-dire de percevoir la réalité au-delà des voiles utilitaires comme le dit Kandinsky : « l’art a pour fonction de rendre visible ce qui est invisible ». 2) Peut-on penser sans les mots ? Bergson a donc montré l’insuffisance du langage mais peut-on de toute façon se passer de mots, même insuffisants. Faut-il se résoudre à se condamner au silence ? Bergson semble admettre l’existence d’une pensée qui donc existerait sans le langage. N’est-ce pas plutôt le mot seul qui donne forme à la pensée ? Les mots permettent en effet de lier, d’unifier notre vie intérieure donc l’idée d’une pensée pure n’est peut-être finalement qu’une pensée sans forme, ni consistance ? La pensée n’existe qu’à partir du moment où elle s’exprime. Cette idée, nous la retrouvons chez Hegel dans la Philosophie de l’esprit. A cette question, Hegel