Le Horla de Guy de Maupassant En littérature, le genre fantastique se définit par l’introduction du surnaturel dans un cadre réaliste. Ce cadre, familier et fortement appuyé sur le quotidien, offre un contraste frappant avec les différents éléments étonnants et inquiétants qui caractérisent le surnaturel, créant ainsi un effet de surprise puis de frayeur chez le personnage et, par conséquent, chez le lecteur. Écrivain français réaliste, Guy de Maupassant excellait à créer un contexte parfaitement crédible à ses récits fantastiques. La nouvelle « Le Horla », dont la deuxième version fut publiée en 1887, offreles caractéristiques typiques du fantastique, présentant la montée graduelle de la peur chez le narrateur, par l’introduction progressive d’éléments inquiétants dans un décor familier. Située dans des lieux réels, cette nouvelle illustre parfaitement l’opposition du réel et du surnaturel, par la lutte acharnée que livre le narrateur contre un être étrange et inquiétant qui bouleverse sa vie. Au premier abord, la forme même de la nouvelle situe le récit avec exactitude dans le temps. Rédigé sous la forme d’un journal personnel, la chronologie des évènements présente, tout au long du texte, une précision basée sur la succession des dates indiquées à chaque épisode. Débutant un « 8 mai » (p.35), le récit s’échelonne sur cinq mois, se terminant le « 10 septembre » (p.77). Cette accumulation de dates définit de façon réaliste les limites temporelles de la nouvelle et contribue, de surcroît, à mettre en évidence la montée progressive de l’angoisse du narrateur. L’inquiétude s’insinue donc subtilement, de jour en jour, puis d’heure en heure, appuyée par le décompte exact du temps qui s’écoule dans des lieux qu’il est facile de s’imaginer, puisqu’ils existent pour vrai. En effet, le narrateur évolue dans un décor réel, dans des endroits qu’il serait possible de situer sur une carte et où n’importe quel lecteur pourrait se rendre. De plus, la description précise