Le classicisme
Molière, la Fontaine, Racine sont bien différents, la postérité les a rassemblés sous le terme commun de « Classiques » . Une parenté de goût et d’inspiration, l’illustration d’un même idéal. Une conception de l’art et un idéal humain.
I- Un idéal esthétique
1) L’imitation des Anciens
Les références à l’antiquité abondent dans l’art classique. Les emprunts et même l’imitation ne sont pas considérés comme une preuve de faiblesse ou de pauvreté d’inspiration. La Fontaine ne se cache pas d’avoir imité Esope. Cette imitation est une garantie de perfection. Car l’Antiquité est un modèle. Cette capacité à durer est, aux yeux des Classiques, la marque d’excellence. Il faut donc suivre les Anciens. La langue française produit des chefs-d’œuvre dignes de la grande tradition antique. Le classicisme doit viser l’éternel et l’universel.
2) Le souci de l’universel
La société du XVII ème siècle fait triompher l’ordre et croit à l’existence d’une vérité et de valeurs permanentes. Plus que l’individu, c’est la nature humaine qui intéresse les classiques. Ce désir de l’universel domine, le style classique rejette le particulier. Le terme abstrait est toujours préféré au détail pittoresque. On recherche ce qui est exemplaire plutôt que ce qui est original. Pour atteindre cette universalité, l’art classique suit la voie de la conformité à la raison.
3) l’autorité de la raison
La raison étant une faculté commune à tous les hommes, on doit se fier scrupuleusement à elle dans le domaine esthétique. Le mot raison signifie le bon sens. L’ordre est un des impératifs fondamentaux de la raison. Boileau l’impose grâce à son Art poétique.
La raison impose aussi que l’on suive des principes qui ont déjà fait leurs preuves. Les règles sont la forme strictement codifiée de ces principes. Elles s’imposent dans le théâtre: une action simple dans un lieu unique et en temps limité s’accorde logiquement aux conditions de la représentation théâtrale.
4) La