La vérité
« La Vérité ne fait pas tant de bien en ce monde que ses apparences y font de mal.»
Qu’est-ce que la vérité ?
Elle fait partie de ces notions premières que l’on risque d’obscurcir en voulant en donner à tout prix une définition, pourtant tout philosophe se doit d’éclaircir les termes sur lesquels porte sa réflexion s’il espère accéder à une connaissance vraie. Il se devra donc de toujours commencer par examiner les définitions que les auteurs qui l’ont précédé ont donné aux mots qu’il va lui-même utiliser.
Vérité et langage
La vérité se définit traditionnellement comme l’adéquation ou l’accord d’un discours avec ce dont il est l’objet. Les adjectifs « vrai » et « faux » qualifient donc des propositions, c’est-à-dire des phrases qui affirment quelque chose comme par exemple : « Cette table est blanche. » La table n’est en elle-même ni vraie ni fausse ; l’on peut tout simplement dire qu’elle existe, mais ce qui peut être vrai ou faux, c’est ce qu’on peut dire sur elle, dans notre exemple, définir sa couleur.
La vérité d’une proposition dépend de sa correspondance avec la réalité. La vérité se déploie dans l’ordre du discours. Songez à l’expression « dire la vérité ». La vérité n’est pas la réalité : la vérité est la relation entre un jugement et la réalité. La phrase « il neige » est vraie si et seulement si il neige effectivement. Vérité et fausseté se rapportent donc non à des éléments constitutifs du réel lui-même, mais de façon privilégiée, à des représentations mentales et à des représentations linguistiques de ce réel.
La vérité n’est pas non plus synonyme d’opinion. L’opinion se présente comme vraie à celui qui l’énonce, mais peut s’avérer erronée. L’opinion est ce qu’on affirme pour la seule raison qu’on le croit. En philosophie, l’opinion renvoie souvent à des croyances irréfléchies, insuffisamment justifiées. L’opinion s’oppose au jugement, qui suppose un travail de réflexion, de recul critique.
Enfin, la vérité ne doit pas être