La vie-paul fort
LA VIE
Au premier son des cloches : « C'est Jésus dans sa crèche... »
Les cloches ont redoublé : « O gué, mon fiancé! »
Et puis c'est tout de suite la cloche de trépassés
Ballades françaises
Poème composé de seulement trois alexandrins. Le nombre de vers n'est pas anodin puisqu'il rappelle le cycle de la vie: naissance, existence et mort. Son classement sous l'étiquette « chanson » est justifié par bien des aspects.
Les deux premiers vers ont une césure graphique, symbolisée par les deux petits points et les guillemets. Ces derniers font la distinction entre le récit et le discours. Le troisième vers est isolé graphiquement car il ne possède pas de discours, certainement parce qu'il représente la mort.
Les vers 1et 2 sont divisés en deux hémistiches de six syllabes. Notons le « e » caduc de « cloche » que l'on retrouve dans le dernier vers du poème, dans le mot « suite », et qui provoque une dissymétrie.
Dans le premier vers les deux hémistiches riment en [ch] et dans le second ils riment en [e]. Seul le troisième vers n'a pas de rime interne. Cela amplifie l'isolement de ce vers, bien qu'il soit attaché au vers deux par la rime en [e]. Le vers deux a beaucoup d'ampleur grâce à l'utilisation de nombreux mots en « é »: redoublé, o gué et fiancé. C'est l'apogée de la vie et de l'amour.
Dans les trois vers on retrouve beaucoup d'allitérations en [s] et en [ch]. Le premier vers parle du « son » des cloches, c'est peut être ce son là que les allitérations tentent de retranscrire. Le son est présent tout le long du poème car il accompagne l'Homme durant toute sa vie, et même un peu après. Mais les cloches ne sont pas les mêmes au cours d'une vie. Les cloches sont de plus en plus définies par les articles qui les précèdent. La progression démarre avec « des cloches » puis « les cloches » et dans le troisième vers « la cloche ». La cloche des trépassés est une cloche qui avertit les habitants de la mort d'un des leurs, c'est