La vie devant soi
Ce roman constitue une exception et une mystification dans l'histoire du Prix Goncourt, puisque Romain Gary l'avait déjà reçu auparavant en 1956 pour Les Racines du ciel et que le prix ne peut être décerné deux fois au même auteur. Cependant, ce roman fut publié par Gary sous un nom d'emprunt, Émile Ajar, et avec une personne complice jouant le rôle de l'auteur pour les médias, Paul Pavlovitch, un parent de Gary. L'affaire fut révélée seulement à la mort de Romain Gary en 1980, bien que des doutes sur l'identité réelle de l'auteur aient été émis précédemment.
Romain Gary a pris ce pseudonyme à un moment où il était très critiqué, et pour retrouver une certaine liberté d'expression. Un critique de «Lire» n'hésita pas à critiquer vigoureusement l'œuvre de Gary, pour finir de l'achever en déclarant: «Ajar, c'est quand même un autre talent.»
Par crainte que l'affaire ne donne lieu à des poursuites en justice, Romain Gary décida toutefois de refuser le Prix Goncourt, ce qui lui valut des critiques acerbes de la part de plusieurs critiques littéraires (au Figaro et à L'Aurore notamment1). Le prix lui est malgré tout remis2.
Résumé[modifier]
Madame Rosa, une vieille juive qui a connu Auschwitz et qui, autrefois, se défendait (selon le terme utilisé par Momo pour signifier prostitution) rue Blondel à Paris, a ouvert « une pension sans famille pour les gosses qui sont nés de travers », autrement dit une pension clandestine où les dames qui se défendent abandonnent plus ou moins leurs rejetons. Momo, jeune Arabe d'une dizaine d’années, raconte sa vie chez Madame Rosa et son amour pour la seule maman qui lui reste, cette ancienne respectueuse, grosse, laide et qu'il aime de tout son cœur. Le jeune homme accompagnera la vieille femme dans ses derniers