la une economiste
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feu P 6 JANVIER 2013 ille rov de ince ro s d uS Vo ut ir e ud pa d ge e
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Editorial
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Moutons
A valeur ajoutée de nos exportations a baissé. Et pas qu’un peu: moins 5% en une seule année, l’année dernière.
Quand Miriem Bensalah, présidente de la CGEM, a révélé ces chiffres, un murmure effaré a parcouru l’assistance, très nombreuse, des Assises du Commerce extérieur. Le chef de gouvernement lui-même a marqué le coup. Il a eu raison; c’est grave.
En temps normal, un constat de cet acabit aurait fait tout un chahut au Parlement, aurait provoqué un branle-bas de combat…
Rabat aura sonné la mobilisation générale, avec commission d’urgence, tableau de bord… et tout le tremblement.
Pourtant, rien ne s’est passé. Les élus de la nation étaient en train de discuter de la loi de Finances. Pas un seul n’a trouvé la situation préoccupante.
Pas un n’a estimé nécessaire de poser la moindre question sur la dégradation de la position internationale du Maroc.
Au contraire, nos politiciens ont dépensé beaucoup d’énergie à s’autocongratuler devant l’emprunt à long terme, à un prix moindre que ce qui est facturé à l’Espagne.
Ils auraient mieux montré leurs soucis des causes nationales s’ils avaient relevé que cet emprunt couvre moins d’un mois d’importation. Et s’ils avaient relevé aussi que l’argent du remboursement est gaspillé en consommation au-dessus de nos moyens, consommation qui se transforme directement en importations.
Autrement dit, nos élus se sont comportés comme des moutons de l’Aïd qui se seraient félicités du retard pris par le boucher, parce qu’il aiguise son couteau!
Sauf que les élus, eux, ne seront pas sacrifiés: le jeu politique est organisé de telle manière qu’ils n’ont jamais de responsabilité à assumer.
Ceux qui sont dans l’opposition sont encore plus confortablement protégés que ceux qui sont au pouvoir.
Il ne reste qu’une chose à faire: