La segregation ethnique au collège
Paru dans la Revue Française de Sociologie n°44-3 en 2003, « La ségrégation ethnique au collège et ses conséquences » est un article de Georges Felouzis, tiré d’un rapport établi avec Joëlle Perroton et Françoise Liot, intitulé « Ecole, ville, ségrégation ».
Professeur de sociologie des politiques éducatives, Georges Felouzis a également dirigé le LAPSAC (Laboratoire d’Analyse des Problèmes Sociaux et de l’Action Collective) à Bordeaux, mais aussi le RESUP (Réseau d’Etudes sur l’Enseignement Supérieur).
Il organise ses recherches autour de trois grands thèmes, dont l’un étant la ségrégation ethnique à l’école et ses conséquences sur les inégalités scolaires, qui est le sujet de cet article.
Pour réaliser sa recherche, l’auteur part d’une analyse de la répartition de plus de 144 000 élèves dans les 333 collèges de l’académie de Bordeaux.
De là, il se pose la question de savoir si l’on peut observer une répartition inégale des élèves en fonction de leur origine ethnique ? Quels sont les moyens de mesurer cette ségrégation et quelles en sont les conséquences ?
Pour répondre à sa problématique, l’auteur cherche à dégager l’indicateur des prénoms des élèves comme mesure de la ségrégation ethnique dans les collèges. Ensuite, grâce à cet indicateur, il effectue un travail d’observation et tire des résultats. Puis, il finit par examiner les conséquences de la ségrégation ethnique sur l’orientation et les performances scolaires des élèves.
En premier lieu, afin de calculer la notion de ségrégation ethnique, la nationalité des élèves est une variable importante, mais insuffisante. Il est donc nécessaire de faire appel à un indicateur indirect de l’origine culturelle des élèves, qui est celui du prénom. En effet, celui-ci est marqué par les origines. Le croisement de ces deux indicateurs permet donc de définir les élèves dits autochtones (c’est à dire ceux issus du sol même où ils