La Puissance Du Te Le Cran
La puissance du télécran
Au-dehors, même à travers le carreau de la fenêtre fermée, le monde paraissait froid. Dans la rue, de petits remous de vent faisaient tourner en spirale la poussière et le papier marron déchiré. Bien que le soleil brillât et que le ciel fût d’un bleu dur, tout semblait décoloré, hormis les affiches jaune doré collées partout. De tous les carrefours importants, le visage à la moustache noire vous fixait du regard. Il y en avait un sur le mur d’en face.
Derrière Winston, la voix du télécran continuait à débiter des renseignements sur le dépassement des prévisions pour le neuvième plan annuel. Le télécran recevait et transmettait simultanément. Il captait tous les sons émis par Winston au dessus d’un chuchotement très bas. De plus, tant que Winston demeurait dans le champ de vision de la plaque de métal, il pouvait être vu aussi bien qu’entendu. Naturellement, il n’y avait pas de moyen de savoir si, à un moment donné, on était surveillé. Winston restait le dos tourné au télécran, c’était plus prudent.
Adapté du roman « 1984 » de G. Orwell
La puissance du télécran
Au-dehors, même à travers le carreau de la fenêtre fermée, le monde paraissait froid. Dans la rue, de petits remous de vent faisaient tourner en spirale la poussière et le papier marron déchiré. Bien que le soleil brillât et que le ciel fût d’un bleu dur, tout semblait décoloré, hormis les affiches jaune doré collées partout. De tous les carrefours importants, le visage à la moustache noire vous fixait du regard. Il y en avait un sur le mur d’en face.
Derrière Winston, la voix du télécran continuait à débiter des renseignements sur le dépassement des prévisions pour le neuvième plan annuel. Le télécran recevait et transmettait simultanément. Il captait tous les sons émis par Winston au dessus d’un chuchotement très bas. De plus, tant que Winston demeurait dans le champ de vision de la plaque de