La philosophie nous libère-t-elle des préjugés ?
Les préjugés ne sont-ils pas si fort au point où il parait difficile de les faire disparaître ? La philosophie ne constitue-elle pas un antidote, un remède contre les préjugés ? Si ce n’est pas le cas, cela signifie-t-il qu’il y a des préjugés que la réflexion doit intégrer, avec lesquelles elle doit composer.
Les préjugés sont tenaces, ce sont des formes de notre dépendance, de notre faiblesse à l’égard du sensible. En effet, le terme « préjugé » désigne une opinion sans jugement, un certain nombre d’idées reçues, des a priori non fondés qui nous guident ou plutôt nous égarent dans notre vie quotidienne, qui façonnent notre rapport aux autres et au monde. Ces préjugés portent d’autres noms : stéréotypes, clichés, lieux communs, ils sont des phénomènes qui affectent les cultures et les sociétés, chacune disposant de mots et d’expressions propres pour les exprimer. Ce sont des croyances acquises sous influence (éducation, propagande) ou par traditionalisme (mimétisme familial, social, national) sur soi, son groupe, les autres individus ou groupes s’appuyant sur des généralisations exagérées, des pensées réductrices, des jugements hâtifs.
Les préjugés organisent les conduites et la communication entre les groupes sociaux : il peut s’agir de peuples ou d’ethnies ( les noirs, les arabes ) de nationalités ( les italiens, les belges ) de