La pauvreté est-elle une fatalité? par ludo
Quand j'étais gosse, mon sens de la justice était régulièrement égratigné par les rencontres fortuites avec des personnes visiblement écrasées par la pauvreté. Je lisais Zola, Hugo, Malot et le fossé infranchissable entre les très riches et les très pauvres me semblait être le summum de l'injustice et de la médiocrité humaine. Je pensais qu'il y avait des pauvres surtout parce que cela faisait les affaires des plus riches, que c'était même à la masse des démunis que les riches devaient leur fortune.
Heureusement, je suis allée ensuite au collège et au lycée, où j'ai appris que l'économie est une science, un ensemble de savoirs complexes et difficiles d'accès, des mécanismes quasi ésotériques, mais, attention, d'une rationalité parfaite, d'une perfection, d'une beauté inaccessible à la béotienne que j'étais. Qu'on se le dise, hormis quelques notions renforçant notre dépendance intellectuelle, l'économie est une affaire d'experts!
En fac, j'ai eu la possibilité de prendre une option d'économie générale. L'étude du budget de l'Etat et de la monnaie s'est traduite par cette continuelle impression d'être face à un complot cabalistique. Comme beaucoup de mes contemporains, la tentation était forte de laisser tomber et de m'en remettre à ceux qui