La maison du berger vigny
Introduction :
Alfred de Vigny est issu d’une vieille famille noble et a été élevé dans le culte des armes et de l’honneur. Il rêvait de gloire militaire. Cependant, il se savait né trop tard pour être le héros d’une épopée, et se sentit coupable d’avoir voulu porter dans une vie tout active une nature toute contemplative. Aussi, entré comme sous-lieutenant dans la garde royale, ayant attendu neuf ans que l’ancienneté l’ait fait capitaine et déçu par la vie de garnison, il se consacra à la littérature dès 1820. A la fois poète et philosophe, Vigny acheva son poème La maison du berger en 1844. Ce dernier fait parti du recueil posthume Les Destinées publié en 1864 un an après la mort de Vigny, par les soins de Louis Ratisbonne, ami et exécuteur testamentaire de l'auteur, à la Librairie nouvelle Michel Lévy. Cependant, l'ensemble du recueil n'était pas inédit. Sur les onze poèmes qui composent Les Destinées, Vigny en avait fait paraître isolément six, entre 1843 et 1854, dans la Revue des Deux Mondes dont La Maison du berger en 1844. Ecrire la condition humaine avec son fardeau de misère, telle fut l'ambition d'Alfred de Vigny dans Les Destinées, un des sommets poétiques du romantisme français. En effet, Vigny dans son écriture fait une place toute particulière au lyrisme et à l'effusion du moi avec un goût marqué pour la mélancolie. Il n'a écrit qu'un seul poème d'amour et c'est la Maison du Berger, un des plus beaux poèmes romantiques, long de 336 vers, le plus long du recueil des Destinées. Vigny est donc de par son écriture pleinement ancré dans le XIXème, siècle des Romantiques, où la poésie se plaît dans des poèmes plus longs que la génération précédente. Le poète présente un discours proche du stoïcisme, il y répond par un lyrisme du couple opposé au lyrisme de la nature. Notre texte, dont les vers sont des alexandrins, est un poème qui invite la femme à quitter la funeste vie urbaine