La maison du berger
En quoi cette vision de la nature est-elle intéressante et singulière ? Dans un premier temps, nous étudierons comment le poète perçoit la nature en tant que source inépuisable de beauté, ce qui n’est pas trop original, mais, dans un second temps, nous tacherons de montrer que cette nature y est aussi partagées. Enfin, nous verrons en quoi cette vision de la nature par Vigny est révélatrice et symptomatique de l’esprit romantique tout entier. Dans un premier temps, la nature est une source de beauté. Au départ, elle parle à la troisième personne du singulier pour montrer sa proximité avec le lecteur. Elle se compare à un théâtre grâce à une métaphore : « Je suis l’impassible théâtre » (v.1), puis elle décrit une scène : « acteurs » (v.2), « comédie » (v.6), « spectateurs » (v.7). Le narrateur évoque ensuite le sujet de la femme qui est tantôt vierge « albâtre » (v.3) et tantôt mère et orgueilleuse comme le montre la répétition de l’adjectif possessif « mes ». Il y a aussi une antithèse entre l’apparence de la nature et la réalité: « Mon hiver » en opposition avec « son hécatombe » et « mon printemps » en contraste avec « son adoration ». Il y a aussi une dissemblance entre la « mère » (la vie) et la « tombe » (la mort). Enfin, l’auteur aborde le thème de la déesse : « marche d’émeraude » (v.3), « parvis d’albâtre » (v.3), « colonnes de marbre » (v.4), « belle », « parfumée » (v.15) et elle est précieuse (pierre précieuse), éternelle, elle