Au 17ème siècle le terme jalousie a deux sens :
- Ce peut être un attachement à l’égard d’un objet qu’on est persuadé de posséder, jaloux signifie alors inquiet de perdre cette possession, dans ce sens c’est de l’objet même de la possession que l’on est jaloux (par exemple être jaloux de sa femme)
- Ce peut être également une envie à l’égard d’un objet que d’autre possèdent, jaloux signifie alors désireux d’obtenir ce que possède autrui, dans ce sens c’est des autres possesseurs que l’on est jaloux (par exemple être jaloux de ses amis)
Dans le domaine amoureux c’est souvent le premier sens qui prévaut du point de vue masculin (car un homme est jaloux de la femme qu’il aime), et le second du point de vue féminin (car une femme est jalouse de ses rivales).
Ici dans la nouvelle le Prince est jaloux à la fois de la princesse de Montpensier qui est sa femme et de ses rivaux.
La jalousie du Prince de Montpensier est présente tout au long de la nouvelle.
Dans cette nouvelle il y a différente jalousie entre des personnes différentes, tout d’abord il y a la jalousie du Prince de Montpensier, il est jaloux de la beauté de la princesse et il sait bien qu’il ne sera pas le seul à la trouver belle : « par le sentiment d’une jalousie qui lui était naturelle » et c’est donc la présence du Duc d’Anjou et du Duc de Guise autour de la princesse de Montpensier qui le dérange. Ce qui est donc une jalousie à l’égard de la princesse de Montpensier car le prince pense la posséder mais il est inquiet dès qu’un autre homme l’approche.
Dans la suite du texte on fait de nouveau référence à la jalousie naturelle du prince qui se transforme en haine lorsqu’il s’aperçoit de la présence du Duc d’Anjou et du Duc de Guise : « la haine qu’il avait pour lui se joignant à sa jalousie naturelle »
Puis les Ducs entre eux seront jaloux l’un de l’autre toujours par rapport à la princesse de Montpensier, surtout lorsque le Duc d’Anjou apprend que le Duc de Guise a une relation avec la princesse