La Grande Odalisque
Made in Japan – La Grande Odalisque, 1964
Martial Raysse réalise « La grande odalisque » en 1964, il utilise ici une photo noir et blanc, recadrage de l’œuvre d’Ingres (130 x 97 cm), qu’il peint avec des bombes de peinture acrylique et sur laquelle il appose ensuite des objets décoratifs. Cet artiste français, assimilé au Pop Art américain puis au Nouveau Réalisme français, fait de son œuvre une parodie critique de la société consumériste, une satire humoristique des codes de la peinture classique. Son univers pop inspiré de la mode, de la publicité, de l’image et de la société de consommation le pousse à s’intéresser aux tableaux anciens, issus essentiellement des collections du Louvre, et à les détourner afin de célébrer une nouvelle ère de la peinture. Dans une série intitulée « Made in
Japan », il revisite les maîtres anciens, dialoguant surtout avec Ingres ; il opère, à partir des œuvres de ce dernier, quinze productions entre 1963 et
1965.
Dans les années 60, le pop’art aux Etats Unis et le Nouveau réalisme en France réagissent à la transformation d’une société où les objets et la circulation des marchandises prennent une place prépondérante. Martial
Raysse s’approprie les moyens techniques des enseignes publicitaires et transforme, avec humour, la belle orientale d’Ingres en image de communication visuelle. Couleurs saturées, clin d’œil digne de celui d’une pin up en couverture de magasine. Cette toile appartient à une série d’œuvres citant des chefs-d’œuvre de la peinture. Made in Japan fait référence à une copie bon marché, à la vision kitsch que peut offrir le Pop
Art. Martial Raysse dans cette œuvre fait référence au conflit qui opposa les peintres : le dessin et la couleur, la raison et la passion. Les chefs-d’œuvre classiques, par la facture de Martial Raysse, deviennent des œuvres populaires accessibles aux tons acidulés. Les couleurs vives et provocatrices s’opposent à la palette neutre des tableaux