La francisation des anglicismes au Québec
Commençons tout d’abord par décrire la langue parlée lors du Régime français. La situation peut se résumer par le fait que la diversité des origines des colons a apporté un mélange de français qui s’est unifié avec le temps. Selon Charlevoix (1720, cité dans Sulte, 1885), la langue parlée reflète un bon français où «on ne remarque même […] aucun accent.» (p.6) Évidemment, la langue est ici comparée à celle parlée à Paris. Bref, alors que ce n’est pas encore le cas en France, le français s’est unifié en Nouvelle-France. On retrouve également des emprunts aux langues amérindiennes, mais ils sont « jugés utiles, sans pour autant […] menacer [la] […] langue dans son intégrité. » (Gendron, 1986, p. 82) Les quelques nouveaux mots permettent simplement d’enrichir la langue pour ce qu’elle ne permettait pas de décrire.
Par la suite, un événement qui joue un rôle majeur dans la langue parlée au Québec survient : la signature du traité de Paris, qui résulte en la prise de possession du territoire par l’Angleterre. Cet événement est dû à la Guerre de sept ans, qui bat son plein en Europe, et qui se propage jusqu’aux rives de la Nouvelle-France, où la France n’aura alors d’autre choix que de céder sa colonie à l’Empire britannique. Le Québec est donc désormais sous le Régime anglais. Ce changement de colonisateur entraine beaucoup de modifications dans la vie des colons, mais la plus importante se situe quant aux activités de la langue. Les habitants francophones sont maintenant en minorité dans une colonie anglaise. Selon Gendron (1986), « il se produit une invasion massive de mots,