La femme fatale
Dans un premier lieu, il est possible de déceler le jeu de séduction de la femme. Dans les deux extraits, elle se sert de ses gestes afin de pièger l’homme. Elle se pose «près de [lui] par un mouvement d’oiseau qui s’abat sur son nid, aussitôt [il] sentit un parfum de femme» (Le premier baiser, l.8-9). Cette métaphore assimile le mouvement de la femme à celui d’un oiseau qui se pose doucement et légèrement dans son nid afin de ne rien déplacer ou endommager. En exécutant ce geste inhabituel, lent et doux, elle dégage une certaine sensualité. L’odeur de son parfum lui permet d’attirer subtilement l’attention de l’homme qui semble fasciner par ce mouvement délicat. Après un bref moment de gêne, «elle rougit un peu, sembla frissonner des épaules, comme si subitement elle avait froid [...] [elle] prit une écharpe de dentelles, et le plus naturellement du monde elle s’en couvrit» (Une jeunne mariée, l.21 à 25). Elle effectue ce geste par pudeur et non pour se réchauffer. Cette façon d’agir séduit l’homme, qui interprète cette décision comme un acte de condescendance. Elle se laisse désirer tout en restant réservée.